Qui n’a jamais rêvé de naviguer à travers les mers du sud, semant la terreur parmi les navires marchands, une épée entre les dents et un tonneau de rhum à la main ?

À moins que ce ne soit l’inverse, mais en tout cas, existe-t-il une figure plus légendaire et romantique que le Pirate ?

Aujourd’hui, plongeons dans l’histoire singulière de l’âge d’or de la Piraterie, une période qui, bien que brève, entre 1713 et 1726, a marqué suffisamment les siècles pour que nous ayons tous entendu parler d’elle au moins une fois, que ce soit à travers les livres d’histoire, la culture populaire, les romans, les films, les jeux vidéo ou la musique.

1. Contexte de l’Âge d’Or de la Piraterie

Pour qu’il y ait un âge d’or de la piraterie, il faut qu’il y ait une longue histoire de piraterie dans laquelle une période se démarque.

En effet, la piraterie est aussi ancienne que le monde lui-même. Le terme « pirate » dérive du latin « pirata », ce qui indique que les mers étaient déjà infestées de pirates à l’époque. Cela a même suscité la colère de Jules César en personne.

Certains affirment que le terme provient du grec « peiratès », qui signifie « celui qui tente ». Il fallait en effet beaucoup de courage pour s’aventurer en mer, et pendant longtemps, celle-ci a été considérée comme une zone de non-droit, où aucun gouvernement ni même Dieu lui-même n’osait s’aventurer, et où seule la loi du plus fort prévalait.


A) Découverte de l’Amérique (1481) et le traité de Tordesillas (1494)

La piraterie est donc une pratique ancienne, mais c’est entre les XVIe et XVIIIe siècles que ce phénomène entre véritablement dans la légende. Le contexte est particulièrement propice depuis la découverte des Amériques par Christophe Colomb en 1492, bien que d’autres explorateurs aient abordé ces côtes bien avant lui.

Les Espagnols et les Portugais se sont taillé la part du lion et attaquaient sans pitié tout autre navigateur étranger tentant de faire de même. Des traités tels que celui de Tordesillas en 1494 et des bulles pontificales comme celle de Aeterni regis en 1481 délimitaient avec précision ce principe. Au-delà des Açores, au sud du tropique du Cancer, les règles de courtoisie n’avaient plus cours. Tout ce qui n’était pas portugais ou espagnol était systématiquement attaqué.

Cette rivalité s’est intensifiée. Des flottes plus importantes ont été mises en place pour défendre les précieuses cargaisons américaines, et des fortifications ont été érigées. Ainsi, l’escalade de la violence a été enclenchée et n’a cessé d’augmenter tout au long des XVIe et XVIIe siècles.

B) Apparition des flibustiers à partir du XVIe siècle

En effet, ces affrontements se déroulaient rarement entre marines officielles, mais plutôt entre marchands aventuriers, etc. C’est ainsi qu’apparaissent les flibustiers dès le XVIe siècle, et surtout à partir des années 1620. Ils représentent un compromis entre le pirate, qui ne respecte aucun pavillon autre que le sien, se moque des lois et des traités, et le corsaire, muni de lettres de marque lui permettant d’attaquer les navires ennemis et de s’emparer de leur cargaison, à condition de la partager avec le gouvernement, l’armateur, etc.

Ainsi, le flibustier représente un compromis entre la légalité officielle du corsaire, puisqu’il est également muni de lettres de marque, et doit restituer une part de son butin aux autorités et aux investisseurs, et l’illégalité officieuse du pirate, car ces lettres de marque peuvent parfois être frauduleuses et il attaque aussi bien en temps de guerre qu’en temps de paix.

La flibuste connaît donc un âge d’or au XVIIe siècle, avec des noms célèbres tels que l’Olonnais, Morgan ou Grammont, prospérant aussi longtemps qu’on a besoin d’eux. Morgan, par exemple, entretenait des relations étroites avec le roi d’Angleterre.

C) Fin de l’âge des flibustiers (à partir de 1688)

Mais toute bonne chose a une fin, et cela fait déjà deux siècles que cela dure. Entre-temps, le monopole hispano-portugais a disparu, des traités ont ouvert la colonisation aux autres nations européennes, et des colonies se sont établies sur place, cultivant le sucre et le tabac très rentables grâce à l’esclavage. Des compagnies sont devenues des multinationales de l’époque, gérant le commerce de ces produits avec les propriétaires de plantations.

Certains considèrent cela comme le début de la mondialisation et du capitalisme moderne. Le problème, c’est que ce commerce s’avère bien plus rentable à long terme que la flibuste. Pire encore, la flibuste non seulement est moins rentable, mais elle entrave également le commerce.

On commence donc à être de moins en moins tolérants envers ces perturbateurs qui, autrefois, faisaient le bonheur de tous, à l’exception des Espagnols et des Portugais, bien sûr. Progressivement, on oublie les services rendus et on les déclare hors-la-loi, ce qui réduit considérablement leurs effectifs.

Cependant, cette activité en déclin connaît un certain regain de puissance avec la guerre de la Ligue d’Augsbourg, qui s’est déroulée de 1688 à 1697 et a opposé la France à la moitié de l’Europe.

Pendant cette période, la pratique de la flibuste a considérablement évolué. Les équipages sont désormais moins diversifiés qu’auparavant. Elle est également plus réglementée, et surtout, un fossé se creuse entre les capitaines de plus en plus bourgeois et revêtus de titres pompeux, et le reste de l’équipage, critiqué, misérable et considéré comme une bande de parias. Certains ne le supportent déjà plus. Dès les années 1680, ils se tournent résolument vers la piraterie. Et ce n’est que le début.

Heureusement, une autre opportunité bienvenue se présente pour ces marins, car il devient à nouveau nécessaire d’engager des flibustiers, et ce rapidement, car la guerre de succession d’Espagne éclate en 1701. La raison en est que Charles II d’Espagne décède sans enfants, mais avec deux neveux, l’un dans la famille impériale allemande et l’autre dans la famille royale française.

C’est cette dernière qui parvient à monter sur le trône, en la personne de Philippe d’Anjou, le petit-fils de Louis XIV, qui dès son couronnement s’empresse d’ouvrir l’empire colonial espagnol au commerce international.

Immédiatement, la moitié de l’Europe, les Anglais, les Allemands, les Portugais et les Hollandais, est scandalisée et s’allie donc contre le vieux parrain mafieux qu’est Louis XIV. Et tout ce cirque durera de 1701 à 1713. Cela profite donc grandement aux flibustiers, qu’ils soient des vétérans de longue date ou des nouveaux arrivants.

En effet, on amnistie à tout va pour recruter des canailles à relâcher dans le monde entier sur les navires ennemis, et ceux qui acceptent sont chouchoutés : meilleure nourriture, meilleur salaire, meilleur traitement, tout est bon pour les attirer. Et puis, cela coûte toujours moins cher que de créer de nouvelles flottes, d’engager des marins et de les former.

Le problème est que, une fois de plus, cela ne dure pas : ces nouveaux flibustiers, une fois qu’on est sûr qu’ils sont bien entrés au service des différents États, sont de plus en plus déconsidérés et bien moins redoutés que leurs prédécesseurs de l’âge d’or.

Par exemple, les officiers des différentes marines d’État s’approprient systématiquement leurs prises, les traitent avec condescendance et parfois les maltraitent ouvertement. Tout cela suscite une grande colère parmi les flibustiers, qui pensent de plus en plus à la piraterie sans le dire ouvertement. Et pourtant, ce ne sont pas les seuls facteurs qui les poussent dans cette voie.

D. Se tourner vers la Piraterie pour survivre

En effet, leur génération est nettement plus précaire que les précédentes. Le début du XVIIIe siècle est sans doute le moment le plus prospère de l’histoire du capitalisme : la traite négrière bat son plein, le commerce du sucre et du tabac rapporte des fortunes, et les propriétaires terriens, qu’ils soient nobles ou marchands, agrandissent leurs domaines et leurs biens aux dépens d’une classe populaire de plus en plus opprimée et poussée vers la misère.

Et pour beaucoup d’entre eux, le Nouveau Monde est depuis longtemps synonyme d’une nouvelle vie. Ainsi, ils s’engagent sur n’importe quel navire dans l’espoir de rejoindre les Antilles, où les rumeurs racontent que certains parviennent à faire fortune. Mais la réalité est bien moins réjouissante.

Par exemple, le traitement moyen des marins à bord est inhumain et constitue l’un des pires métiers de l’époque : salaires bas, conditions alimentaires médiocres, discipline de fer, châtiments réguliers, privations constantes, tandis que les officiers vivent de mieux en mieux. Et une fois sur place, aux Caraïbes ou ailleurs, la déception est grande.

Il n’y a pas de paradis sur terre, mais plutôt des plantations où il faut travailler comme des forcenés, abattre des arbres sous une chaleur étouffante, ou continuer à peiner sur les navires, souvent dans le cadre d’un engagement.

Il s’agit d’un système où de riches propriétaires paient le voyage de certains émigrants à travers l’Atlantique, puis acquièrent le droit de les employer comme bon leur semble pendant des périodes allant parfois jusqu’à 36 mois. Et ce traitement si dur que beaucoup y perdent la vie.

Ainsi, cette pratique existe depuis les débuts de la colonisation, mais elle s’est particulièrement intensifiée à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle. Cela pousse donc cette nouvelle génération de flibustiers, de plus en plus contrôlée par l’État et encadrée par les marines officielles, à vouloir se rebeller.

Le contexte est donc extrêmement explosif lorsque survient un élément déclencheur, la cerise qui met le feu aux poudres sur le gâteau. La guerre de succession d’Espagne prend fin avec les traités d’Utrecht en 1713, mettant fin aux avantages dont ils bénéficiaient.

Immédiatement, cela provoque une crise sans précédent. Les marines royales licencient en masse tandis que de nombreux corsaires ou flibustiers se retrouvent sans contrat. Des milliers de marins âgés en moyenne de 28 ans et n’ayant connu que la guerre toute leur vie se retrouvent brusquement sans emploi.

Quant aux rares « chanceux » qui parviennent à rester à bord, leurs conditions de travail se détériorent à nouveau violemment, avec le retour de la brutalité des officiers, la sous-alimentation et la baisse des salaires. C’est ainsi que débute l’âge d’or de la piraterie.

2. Début de l’âge d’or de la Piraterie

A) Activités des corsaires

Dans un premier temps, de 1713 à 1717, de nombreux équipages de corsaires et de flibustiers continuent à mener des actions guerrières contre leurs ennemis traditionnels, mais jamais contre leurs propres nations.

En somme, ils continuent leur gagne-pain, la guerre qu’ils estiment ne pas être terminée tant qu’ils ne l’ont pas décidé. Les traités d’Utrecht, ils s’en soucient peu, personne ne leur a demandé leur avis.

Et après tout, il n’y a aucune raison de s’inquiéter : les flibustiers pratiquaient déjà cette semi-piraterie, et on la leur pardonnait lorsque le butin était abondant et bien partagé.

Ainsi, au début, ils ne se revendiquent pas comme des pirates : ils restent des corsaires, comme Benjamin Hornigold, qui n’attaque jamais de navires anglais. En tout cas, la poursuite de la guerre fait le bonheur de certains marchands, qui s’empressent d’acheter leurs prises en douce et de leur fournir des munitions pour qu’ils puissent continuer.

Cependant, les différents gouvernements ne voient pas cela d’un bon œil, que ce soit en raison de ce début de piraterie ou de la sympathie envers les flibustiers, qu’elle soit populaire ou financière. La répression s’organise donc, comme dans les années 1680, et les lois deviennent de plus en plus sévères. Malheureusement pour eux, cela ne produit pas vraiment l’effet escompté.

Du moins, dans un premier temps, les effectifs de la piraterie augmentent, atteignant en moyenne entre 1 000 et 2 500 pirates simultanément en activité. Mais surtout, face à cette guerre déclarée, les pirates se radicalisent progressivement.

B. Essor de la Piraterie

C’est ainsi que débute la deuxième période, l’âge d’or au sein de l’âge d’or, de 1717 à 1722, au cours de laquelle 70% des prises de toute la période seront réalisées, et où des noms célèbres tels qu’Edward Teach, alias Barbe Noire, ou Bartholomew Roberts, alias Black Bart, feront des ravages.

Les pirates sont désormais fiers de leur identité, ne se considérant plus comme Anglais, Français ou Hollandais, mais comme des Hommes de la Mer, et le terme utilisé par la loi pour les désigner, « ennemis de toutes les nations », leur convient parfaitement.

Typiquement, chez Hornigold, la transition d’une période à l’autre est assez violente, car il est destitué par son équipage précisément parce qu’il refuse de prendre des navires anglais. Tandis que son équipage, se revendiquant ouvertement pirates, se fiche complètement du pavillon anglais.

Dans cet univers qu’ils ont créé ensemble, les règles sont à l’opposé de celles du monde qu’ils ont abandonné. Les décisions sont prises collectivement, les officiers sont élus, et aucune tyrannie n’est tolérée.

Le partage des risques et du butin est aussi égalitaire que possible. Des caisses de protection sociale voient le jour, et là où ils étaient auparavant affamés et assoiffés sur les navires marchands ou militaires, ils ripaillent et se saoulent comme jamais auparavant.

Leurs objectifs sont donc doubles : le butin, qu’ils dilapident toujours très rapidement, et le maintien de cette vie de liberté qu’ils savent être de courte durée. C’est ainsi qu’ils adoptent leur drapeau préféré, le Jolly Roger, représentant souvent une tête de mort tenant un sablier.

Alors contrairement à ce que l’on peut imaginer, les pirates de cette époque ne sont pas vraiment des meurtriers. Ce sont d’excellents marins, plus expérimentés que ceux de la marine marchande ou militaire, à tel point que certains les considèrent comme les meilleurs de leur temps.

Mais ce ne sont ni des soldats, ni des bouchers. Leur objectif est de terroriser leurs cibles, comme Edward Teach qui se présente comme un démon avant l’abordage, mais ils détestent le combat et cherchent à l’éviter autant que possible. En fait, c’est généralement quand ils sont acculés qu’ils se montrent les plus durs envers les capitaines ennemis, car ils détestent verser du sang inutilement et le font payer à ceux qui les y obligent.

De même, ils s’en prennent rarement à l’équipage adverse et n’enrôlent presque jamais de force. Mais ils demandent presque systématiquement aux marins s’ils sont bien traités par leur capitaine. Si ce n’est pas le cas, ils le battent, le font danser en tirant autour de ses pieds ou lui piquent les fesses avec un sabre. Parfois, mais rarement, ils le tuent. S’il a été un bon capitaine, ils le relâchent en lui laissant son navire, parfois même un peu d’argent, ne prenant que ce qu’ils estiment nécessaire.

En tout cas, on est loin de l’image du pirate sanguinaire. À bord de leurs navires, où le traitement est plutôt égalitaire, on trouve des hommes de toutes origines : anciens marins, anciens soldats, anciens boucaniers, anciens bûcherons, anciens pêcheurs. La plupart du temps, ce sont des marginaux et des exclus.

À cette diversité s’ajoute également celle des origines. On trouve des Européens, des locaux américains, mais aussi d’anciens esclaves noirs, comme à bord du navire de Teach où 3 marins sur 5 étaient noirs. Parfois, on y trouve aussi des Amérindiens et même occasionnellement des femmes. Les plus célèbres sont Anne Bonny, une fille impétueuse issue d’une bonne famille irlandaise, et Mary Read, une ancienne soldat travestie issue d’un milieu modeste.

Ces deux pirates ont navigué avec Jack Rackham. Et pour ceux qui prétendent qu’elles ne devaient pas être très habiles au combat, sachez qu’elles ont été les dernières à résister lorsque leur navire a été abordé par les Anglais, car tous les hommes étaient saouls.

Elles ont provoqué une véritable crise commerciale, causant plus de dommages au commerce que la guerre de succession d’Espagne elle-même. On parle d’environ 2400 navires attaqués, dont 250 ont été coulés. Une tentative de politique d’amnistie a rapidement échoué, car les pirates profitaient de l’amnistie pour reprendre leurs activités immédiatement et en riant.

3. La fin de l’âge d’or de la Piraterie

Les lois se durcissent encore, punissant toute collaboration, et des navires de mieux en mieux armés, voire des flottes entières, sont lancés à leur poursuite.
Pendant ce temps, les potences connaissent une activité de plus en plus frénétique : au moins 418 pirates, soit 1 sur 10, ont fini pendus, à une époque où les grâces étaient pourtant courantes.

En réponse à cela, les pirates tentent d’abord d’éviter le problème en changeant de repère, se déplaçant progressivement des Antilles vers les côtes africaines ou l’océan Indien, comme lorsqu’ils abandonnent Nassau, reconquise par le gouverneur anglais Woodes Rogers en 1718.

Mais cela ne suffit pas. La guerre menée contre eux est sans merci, et on ne veut pas simplement les voir partir ailleurs. On veut purement et simplement s’en débarrasser, par tous les moyens possibles. Le gouvernement, les religieux, les marchands, en particulier les marchands d’esclaves, qui subissent de plein fouet les attaques pirates et les mutineries, dressent contre eux le portrait le plus sombre qui soit, contribuant à la légende encore bien vivante aujourd’hui du pirate avide de sang.

Leur humanité est niée, on les dit fous, démoniaques, débauchés, esclaves de Satan. On encourage la délation, on punit de lourdes amendes, de la prison ou la peine de mort. Ceux qui les ont combattus sont récompensés, des parodies de procès leur sont faites, ils sont pendus, ils sont littéralement tués au travail dans les mines, leurs cadavres sont exhibés dans des cages.

La répression est impitoyable et tous les moyens sont bons pour les éliminer. Face à cette propagande violente, acculés, les pirates entrent dans la dernière période de l’âge d’or, la plus sanglante, de 1722 à 1726.

Face à la terreur, ils répondent par la terreur. Et puisqu’on les qualifie de démons, ils le deviennent : ils commettent beaucoup plus de massacres, vengent leurs compagnons pendus ou coulés, et commencent à enrôler de force pour compenser leurs effectifs de plus en plus réduits en raison des menaces qui pèsent sur eux.

Le pirate le plus célèbre de cette période, Edward « Ned » Low, est si cruel et sanguinaire qu’il finit même abandonné par son équipage. Conscients que leur vie sera courte, ils l’acceptent avec détermination : ils s’attachent de plus en plus à la symbolique du Jolly Roger, qu’ils brûlent ou jettent à la mer pour qu’il ne soit jamais capturé, et ils refusent de se rendre, préférant faire sauter leur navire à la poudre ou s’abattre mutuellement avec leurs pistolets plutôt que de finir pendus.

Et même lorsqu’ils sont pendus, beaucoup insultent une dernière fois leurs ennemis. Ainsi, cette traque incessante, la propagande et la terreur ont atteint leur but. L’étau s’est resserré, les voies maritimes sont désormais plus sûres, les navires marchands mieux défendus, rendant la piraterie intenable.

Malgré leur baroud d’honneur, les derniers pirates disparaissent dans la nature ou sont pendus en 1726. Le flambeau n’est plus repris par la suite. Certes, ils ont perdu leur combat, mais ils ont bravé la mort, les gouvernements, les marchands, les officiers et les religieux avec un enthousiasme et un panache inébranlables. « Une vie courte et joyeuse » était leur devise.

Mieux encore, ils peuvent se vanter d’avoir causé plus de tort et de peur aux puissants de ce monde que n’importe quel hors-la-loi avant eux. La preuve en est que jamais auparavant une répression d’une telle ampleur n’avait été mise en place contre une poignée de quelques milliers de criminels. En somme, comme le disait le pirate McCarthy, « la vie de pirate est la seule digne d’un homme d’esprit ».


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